Entretien avec L'Institut National de l'Audiovisuel (INA)

Institut National de l'Audiovisuel (INA), Bry-sur-Marne, (22 décembre 2009).

 

L'Institut National de l'Audiovisuel, situé à Bry-sur-Marne à l'est de Paris, est dépositaire depuis sa création en 1975 de l'ensemble des archives de la radiodiffusion et de la télévision française. Elle a pour mission de sauvegarder, de restaurer, de conserver et de communiquer des milliers d'heures de programmes radiophoniques et télévisés. L'équipe du SNC est divisée en deux secteurs ; la Sauvegarde, qui est en charge de sauvegarder les archives en les migrant vers de nouveaux formats plus stables, et la Numérisation et Communication, qui est elle en charge de les numériser, et enfin de les communiquer aux clients.

Nous avons rencontré Gérard Mathiot, qui après avoir travaillé comme technicien de production et à la maintenance des équipements à l'ORTF puis à l'INA, est devenu responsable technique de la sauvegarde. Avec lui, nous avons suivi les différentes étapes de sauvegarde d'un contenu audiovisuel, depuis l'arrivée d'une bande au SNC, jusqu'à sa mise en ligne sur le site web ina.fr. L'objectif de cet entretien, était de déterminer comment l'INA, durant le processus de sauvegarde des bandes, gère l'obsolescence et les problèmes auquel font face les équipements de lecture. Alexandre Khuy technicien au sein du SNC et Michel Gouley, technicien au service de maintenance vidéo central de l'INA, ont aussi répondu à nos questions.

 

I. Transfert et nettoyage des bandes

 

PACKED : De quels types de bandes vous occupez-vous à l'INA ?

Gérard Mathiot : Nous nous occupons de bandes 2 pouces1, 1 pouce B2, 1 pouce C3, d'U-matic 3/44 et BVU5, de Betacam6, de Betacam SP7, et nous avons aussi du film et des transferts issus de télécinéma8. Nous ne possédons aucun formats amateurs comme le Betamax9 ou le VHS10, dans la mesure où les collections de l'INA sont composées des archives de la télévision française et que les formats professionnels y ont toujours été utilisés. Nos magasins avec toutes les cassettes sont situés à plusieurs endroits différents, le principal se trouve à 60 kilomètres d'ici. Les bandes vidéo sont maintenues à 18°C, et le film à 12°C.

 

PACKED : Quelles est la première étape du processus de transfert et de sauvegarde des bandes ?

Gérard Mathiot : Dès que l'on reçoit une cassette, la première étape consiste à la nettoyer. Nous disposons d'une pièce dédiée au nettoyage dans laquelle sont disponibles plusieurs machines de nettoyage RTI11, pour les bandes 1 pouce B et C, les 3/4 (U-matic) et les Betacam (1/2 pouces).

 

 Une machine de nettoyage RTI pour cassette u-matic ¾. (Photo : clubic.com)

 

Dans ces machines la bandes défile devant des pièces métalliques que l'on appelle des couteaux, qui enlèvent les particules de la bande qui auraient tendance à ne pas être stables12. Ensuite, la bande passe sur des morceaux de papier qui viennent eux essuyer les poussières afin qu'elles ne gênent pas la lecture. Cela est fait au moins une fois avant chaque transfert, car si une bande ne passe pas dans la machine à nettoyer, elle passera encore moins dans un lecteur. C'est une manière de déceler si une bande a besoin d'aller à la "clinique" ou même directement au four.

 

 Les papiers et couteaux de la machine RTI. (Photo : clubic.com)

 

 Les papiers et couteaux de la machine RTI. (Photo : clubic.com)

 

PACKED : Qu'est ce que "la clinique" ?

Gérard Mathiot : "La clinique" est le nom que l'on donne à la salle dans laquelle sont traitées les bandes les plus difficiles. Elle dispose des mêmes équipements que les autres salles de transfert, mais ici l'opérateur est aussi un technicien de maintenance, car à tout moment il doit pouvoir agir sur la machine. Ces techniciens effectuent le transfert des bandes difficiles et sont aussi en charge de la maintenance des machines qui sont utilisées dans la clinique.

Avant de travailler au SNC, j'étais moi-même technicien de maintenance, et j'ai choisi deux personnes qui réparaient ces équipements au service de maintenance générale de l'INA afin qu'ils intègrent mon service. L'intérêt d'avoir des techniciens détachés du service centrale, c'est qu'il vont pouvoir agir très rapidement dès qu'un problème survient et qui plus est sur des machines qu'ils connaissent très bien puisqu'ils travaillent avec tous les jours, pour effectuer les opérations de transferts. Cette proximité est essentielle, car elle nous permet d'agir immédiatement sur un problème au niveau de l'équipement. De plus, les réparations et la maintenance des équipements ne sont pas rares, ces opérations sont réalisées tous les jours. À "la clinique", c'est quotidiennement que nous avons des problèmes d'encrassements des machines, besoin de régler des composants, ou de réajuster un mécanisme. C'est une chose normale dans la mesure où les cassettes que nous transférons ici sont des cassettes endommagées qui à leur tour endommagent les équipements. C'est pour cela qu'il nous est essentiel d'avoir en permanence deux personnes au sein même du service qui sont capables de nettoyer les machines et surtout de les réparer et d'effectuer les réglages et la maintenance nécessaire.

Une cassette qui arrive à la "clinique" est souvent une cassette dont les caractéristiques ont évolué avec le temps et qui ne correspondent plus à celles qui étaient préconisées par le constructeur à l'époque de l’enregistrement initial. Le seul moyen que nous avons de lire cette cassette c'est d'adapter les caractéristiques de la machine aux caractéristiques de la cassette. Le technicien va agir sur les réglages électroniques, ainsi que sur les réglages mécaniques, c'est à dire les guides et les différents systèmes qui nous permettent d'ajuster le chemin de la bande. Tous ces réglages sont retouchés quasiment en permanence, et pour chaque cassette, on a un réglage qui risque de varier légèrement. C'est pour cela qu'ici les lecteurs sont toujours ouverts, et que les mécanismes et l'électronique sont à nu. Un transfert peut s'effectuer normalement pendant quelques minutes, avant que la bande n'encrasse le lecteur de nouveau et que l'on soit obligé d'intervenir une nouvelle fois pour continuer le transfert. Notre vocation étant de sauvegarder l'intégralité des documents nous effectuons par la suite un montage de toutes les séquences transférées. La durée de l'opération de transfert est bien plus importante que la durée réelle du contenu, pour une heure de programme on peut avoir une journée de traitements différents et de travail pour transférer la bande.

 

 Un lecteur u-matic utilisé dans la clinique. (Photo : clubic.com)

 

PACKED : À quel moment intervient le four ?   Baking (La cuisson): 

Gérard Mathiot : Le problème majeur des bandes c'est le défilement. Si une bande défile dans le lecteur, même si au bout d'un moment elle encrasse, elle peut être sauvegardée. Certes, cela pourra prendre beaucoup de temps, mais cela est réalisable. Or pour certaines bandes, il n'est même pas possible de les faire défiler et c'est là qu'intervient la technique du "baking" qui signifie littéralement "la cuisson".

Nous avons choisi un four produit par une société allemande qui était utilisé par le CNRS13. Nous constatons que c'est une technique très efficace pour les bandes qui collent et qui encrassent. Nous avons établi un protocole après des recherches effectuées en collaboration avec le CNRS, où nous chauffons les bandes pendant 15 heures à 50° avec un taux d'humidité à 30%, qui est régulé par une bombonne d'eau qui fait partie du four. On passe en deux heures de 20 degrés à 50 degrés, après quoi on laisse les bandes 15 heures à cette température. Ensuite, on passe de 50 degrés à 20 degrés en deux heures pour éviter tout choc thermique. L'humidité est maintenue à 30% durant tout le processus. Pour finir, on nettoie avec la machine et on passe très vite à la clinique car le bienfait procuré par le four ne dure pas longtemps.

 

 Le four utilisé pour « cuir » les bandes difficiles. (Photo : clubic.com)

 

PACKED : Est-ce que cette procédure abîme les bandes ?

Gérard Mathiot : Non. Cependant, il est vrai qu'aucune réelle étude n'a été réalisée pour savoir si à long terme ce traitement a un effet sur les bandes. Mais comme notre priorité est de sauver les contenus et non de conserver les bandes ou les cassettes pour leur matérialité, cela n'a pas une grande importance pour nous. Quoiqu'il en soit, c'est une technique qui offre de sérieux avantages pour les bandes très difficiles. Elle améliore la RF (niveau électrique en sortie de têtes), elle diminue fortement l'effet d'encrassement et encore plus le syndrome de bande collante (sticky shed syndrome)14. Cela nous aide à nettoyer les cassettes qui collent dans la machine à nettoyer. Pour une grosse collection comme l'INA c'est un investissement largement amorti, car nous avons transféré des cassettes que nous n'aurions pas pu sauver autrement. Grâce à cette technique, le taux d'échec avec les U-matic 3/4, qui sont les bandes les plus difficiles que nous ayons à traiter, est inférieur à une cassette pour mille.

 

PACKED : Vous arrive-t-il d'avoir des bandes qui ne peuvent même pas être lues une fois être passée par le four ?

Gérard Mathiot : Oui. Pour certaines bandes très endommagées, nous allons être obligés de mettre en place des méthodes particulières. Nous devons par exemple traiter à l'INA des bandes en provenance des DOM-TOM15. Comme ces régions se trouvent dans des zones tropicales, ces bandes ont souvent été conservées dans des conditions climatiques très chaudes et humides, qui sont les pires conditions de conservation pour des bandes vidéo. Elles présentent d'importantes moisissures, qui non seulement empêchent leur lecture mais qui en plus nécessitent des procédures de nettoyage différentes liées à la dangerosité potentielle de ces moisissures pour les techniciens qui effectuent le nettoyage. Nous avons actuellement arrêté la sauvegarde de ces cassettes pour préparer un plan de sauvegarde qui leur soit spécialement adapté. Il est probable, et nous y pensons actuellement, que la salle de nettoyage devra être modifiée pour ces bandes afin de mettre en place un système de ventilation et un processus qui permettent aux techniciens de ne pas respirer ces particules et poussières qui pourraient être nocives16. De plus, nous ne sommes pas en mesure pour le moment d'estimer la quantité de bandes dans cet état qu'il y a à traiter. C'est aussi en prenant en compte le nombre de bandes à traiter que telle ou telle stratégie sera choisie. Pour le moment les bandes et les films nous arrivent sans que nous puissions connaître le nombre total qui se trouvent dans cet état. En attendant elle sont en quarantaine en quelque sorte, et attendent leur futur sort. À aucun moment une bande n'est jetée, et lorsque nous avons un échec, nous conservons la bande en attendant qu'un nouvel outil ou une nouvelle technique puissent peut-être à l'avenir nous permettre de la traiter et de la transférer.

 

PACKED : Comment s'effectue ensuite le transfert ?

Gérard Mathiot : Lorsque les bandes sont en bon état, que le passage dans la machine de nettoyage s'est bien passé et qu'elles n'ont pas eu besoin de passer par la case "clinique", alors elles peuvent être transférées directement vers des bandes Betacam numérique, qui est le format d'archivage utilisé par l'INA. Le transfert est réalisé par un opérateur de transfert, qui surveille en temps réel que le transfert se déroule sans problèmes en vérifiant les niveaux de l'image grâce à un oscilloscope17 et les niveaux sonores. Dans le cas où un problème survient l'opérateur le rapporte en faisant une note dans la base documentaire. Une fois la bande sauvegardée, elle est ajoutée dans la base où est répertorié l’ensemble des supports du fond de l'INA. Après le transfert, l'opérateur vérifiera par échantillonnage, en faisant une lecture de courte durée, que le transfert s'est bien déroulé. Lorsque la bande pose problème, l'opérateur de transfert fait une note dans la base de données sur les problèmes de la bande à l'attention des techniciens de la "clinique".

Cependant, l'expérience nous permet souvent de repérer les bandes qui poseront des problèmes avant même l'étape de transfert, simplement parce que l'on sait que certains modèles, certaines marques de cassettes ou certains types de boitiers sont plus sujets aux dégradations que les autres. Certains type de boitiers qui fonctionnaient correctement lorsqu'ils sont arrivés sur le marché, posent aujourd'hui des problèmes lorsque l'on doit transférer une cassette.

 

 Une bande vidéo 1 pouce C et une cassette Betacam numérique. (Photo : clubic.com)

 

PACKED : Comment ce type de risques est-il géré ?

Gérard Mathiot : Nous avons une cellule au SNC où nous testons actuellement un certain nombre de cassettes Betacam numérique pour tenter d'observer leur vieillissement, et d'évaluer dès aujourd'hui le moment où il faudra amorcer leur migration. On peut aussi grâce à cela savoir plus précisément à quel vitesse se détériore un format et quelle est l'urgence pour le sauvegarder. C'est ce que nous avons fait il y a deux ou trois ans pour le Betacam analogique.

Ce genre de tests nous a permis pour le Betacam de déterminer quels étaient les marques et les boitiers qui étaient les plus à risques. C'est d'ailleurs pour cela qu'une partie des Betacam a été transférée vers du Betacam numérique plutôt que d'être numérisée directement, comme cela avait d'abord été prévu.

 

II. Les équipements

 

PACKED : À la "clinique", quelles sont les modifications que subissent les équipements ?

Gérard Mathiot : Certaines procédures simples sont déjà réalisées dans les salles de transfert classiques. Par exemple sur un lecteur on devra changer la carte CD18 qui permet d'utiliser la machine en lecture PAL par une autre carte permettant elle de lire des contenus enregistrés en SECAM. De même on pourra changer une carte YD19 afin de passer d'un lecteur U-matic classique à un lecteur U-matic BVU.

À la "clinique" en revanche, chaque bande ou cassette pourra nécessiter pour son transfert un réglage différent de celui nécessaire pour le transfert de la cassette précédente. Le technicien ici ne se contentera pas de changer de carte, mais il va devoir intervenir sur certains réglages spécifiques de ces dernières. Par exemple, sur un lecteur U-matic, on sait qu'environ 90% des problèmes que l'on a, seront résolus en agissant sur tel ou tel potentiomètres20 ou tel réglage mécanique du lecteur. Il y a des problèmes liés au type de réglages des machines qui ont servi à enregistrer les bandes à l'époque. Nous sommes amenés à régler électroniquement les machines pour booster le signal faible d'une bande ou pour essayer de se rapprocher au maximum des réglages de la machine qui a servi à l'enregistrer à l'époque.

De plus, ici nous n'utilisons les magnétoscopes U-matic qu'en mode lecture. Si nous devions aussi les utiliser pour faire des enregistrements, ils y auraient encore plus de réglages à effectuer, comme entre autre changer la carte MD, entre le Pal et le SECAM.

 

PACKED : Avez-vous aussi un stock de machines de rechange et/ou de pièces détachées dans ce service ?

Gérard Mathiot : Oui, nous possédons une pièce où l'on conserve à la fois du matériel neuf et du matériel ancien ainsi que de nombreuses pièces détachées stockés dans des armoires. On y trouve aussi plusieurs machines incomplètes avec "le ventre à l'air" qui servent de réservoirs à pièces pour les autres machines que nous utilisons. Ce qui est crucial, c'est que ce dépôt se trouve dans le même bâtiment et au même étage que les salles de transfert. Cette proximité est essentielle pour que nous puissions faire un travail rapide et efficace. Si une alimentation tombe en panne sur une des machines que nous utilisons – même si ce n'est pas la partie qui tombe le plus facilement en panne –, alors nous allons en trouver une de rechange sur une machine qui ne nous sert plus en tant que telle mais uniquement pour ses pièces. C'est très similaire à de la greffe. Le fait que cette pièce soit à une telle proximité des salles de transfert, nous permet à tout moment d'effectuer une réparation rapidement en allant piocher la pièce défectueuse sur une de ces machines.

 

PACKED : Les appareils plus ou moins récents tels les lecteurs u-matic ou Betacam sont-ils conservés dans les boites en carton fournies par le constructeur lors de l'achat ?

Gérard Mathiot : Si ils n'ont jamais servi oui, sinon ils sont en service dans les baies, ou alors simplement entreposés dans notre dépôt.

 

PACKED : Maintenez-vous des conditions climatiques particulières dans ce dépôt ?

Gérard Mathiot : Les conditions d'entreposage pour les machines ne sont pas régulées comme elles le sont pour les bandes. Cependant, ce dépôt est à l'abri de la poussière et possède un degré d'hygrométrie raisonnable. Il est maintenu à une température semblable à celle que l'on trouve dans les salles où les machines sont en opération, c'est à dire environ 20°C. C'est important, car conserver des machines dans un magasin où les pièces vont se rouiller ne sert strictement à rien.

 

PACKED : Trouvez-vous encore des pièces de rechange pour toutes les machines ?

Gérard Mathiot : Non. C'est pour cela que nous avons ces équipements qui nous servent de réservoir à pièces. Pour les lecteurs 1 pouce de BOSH, nous n'avons plus la possibilité de trouver les têtes qui ne nous étaient fournis à l'époque que par BOSH. Nous puisons donc dans le stock de têtes qui nous reste en espérant que ce stock suffira au transfert de toutes les bandes 1 pouce. Mais c'est le cas pour les machines plus récentes aussi. Nous avons appris il y a quelques mois que Sony avait arrêté de fabriquer des têtes et des pièces pour les lecteurs et enregistreurs Betacam numérique. C'est le format d'archivage de l'INA, et par conséquent, il est nécessaire que nous pensions déjà à faire des stocks de pièces.

 

PACKED : Alexandre Khuy vous êtes le chef de la clinique, vous êtes en charge des bandes dîtes "difficiles", mais aussi de la maintenance des équipements qui y sont utilisés. Quels types de problèmes rencontrez-vous avec les appareils de le Clinique ?

Alexandre Khuy : Tout d'abord, il y a l'usure normale des pièces. Toutes les pièces, qu'il s'agisse des pièces qui tournent comme les guides-bandes ou les pièces fixes, ou encore les moteurs, toutes ces pièces s'usent du fait de l'utilisation intensive que nous faisons ici à l'INA des machines. De plus, ici à la "clinique", nous nous occupons de bandes particulièrement difficiles dont l'état de dégradation accélère l'usure des pièces. Les dents des engrenages en plastique se cassent et même les pièces en métal qui peuvent paraître très robustes, tel le tambour qui abrite les têtes s'use du fait du passage de la bande. Tous les guides bandes, le cabestan et le moteur du cabestan21 devront à un moment ou à un autre être changés.

 

PACKED : Quels sont les éléments les plus fragiles dans un lecteur ?

Alexandre Khuy : Les éléments les plus fragiles sont les éléments les plus petits, en l'occurrence les têtes. Chaque constructeur donne une estimation du moment où il faut changer les têtes. Cette durée est toujours plus ou moins égale à 1500 heures, mais nous essayons de les faire durer plus longtemps. Nous avons fait un calcul à partir des recommandations du constructeur concernant la durée de vie de chaque tête et nous avons ensuite fait un coefficient en évaluant le nombres d'heures de vidéo que nous avions à transférer. En fonction de cela, nous avons réalisé un stock de pièces.

Gérard Mathiot : Quoiqu'il en soit les recommandations du constructeur datent de l'époque de fabrication du matériel et correspondent à une utilisation de ce dernier avec des bandes neuves. Or nos bandes sont loin d'être neuves et usent plus rapidement les têtes. Cependant, même en prenant cela en compte, nous sommes dans l'obligation d'essayer de faire plus d'heures avec les mêmes têtes, que le nombre d'heures recommandé si nous voulons transférer la totalité de notre collection avec le stock de pièces disponible. Dans tout les cas, pour nous, ce nombre est multiplié par deux. Lorsque les pièces de rechanges sont très difficiles à trouver, chaque machine et chacune de ses pièces sont utilisées au maximum de leur potentiel.

Les machines marient souvent pour leur fonctionnement des éléments en plastique et d'autres en métal et cela ne fait pas toujours bon ménage. Sur nos machines, il n'est pas rare de voir deux pièces de plastique tels des engrenages ne pas avoir exactement le même blanc, parce que l'une d'elle vient d'une autre machine.

 

PACKED : De quelles opérations de nettoyage bénéficient vos équipements ?

Gérard Mathiot : Les opérations de nettoyage concernent surtout le trajet de la bande et les têtes de lecture que nous effectuons avec une bombe Isonet22 et un chiffon qui ne dépose pas de résidus. Nous utilisons aussi parfois des coton-tiges.

 

PACKED : Vos équipements sont-ils conservés sous tension ? Est-ce important que les machines soient mise sous tension régulièrement ?

Gérard Mathiot : Pour les lecteurs 2 pouces et les machines 1 pouce c'est ce que nous essayons de faire, ils sont le plus souvent alimentés. Pour les machines plus récentes en revanche, nous avons tendance à moins pratiquer ce principe de précaution, par soucis d’économie d’énergie principalement. Le vieillissement des condensateurs23 notamment, devrait nous amener à allumer régulièrement les machines.

Alexandre Khuy : Cependant, il est certain qu'il existe des échanges thermiques qui s'opèrent dans la machine et que des composants tels les condensateurs ne s'useront peut-être pas plus, voir moins s'ils sont toujours sous tension. De manière générale, lorsque l'on allume un équipement, il y a un appel de courant plus important qui se stabilise par la suite.

 

 Une machine pour bande 1 pouce C. (Photo : clubic.com)

 

PACKED : Les condensateurs sont-ils une cause fréquente de pannes ?

Alexandre Khuy : Les équipements d'aujourd'hui ont tendance à utiliser des condensateurs de moins bonne qualité, qui font qu'après tant d'heures d'utilisation il faut tous les changer. Cela est un phénomène nouveau, que tout les techniciens remarquent ; les machines ne sont plus faites pour durer. Les condensateurs ont une durée de vie de 5 ans environ, c'est à peu près la durée d'amortissement du matériel qui a été calculée par les fabricants. Sur les anciennes machines les problèmes électroniques en revanche sont très rares, et même les potentiomètres, qui n'ont pas été conçus pour être réglés tous les jours comme nous le faisons ici résistent bien.

Aujourd'hui les machines sont plus complexes et comme tout est miniaturisé, les composants sont beaucoup plus fragiles et les problèmes électroniques beaucoup plus fréquents. Certains lecteurs vidéo lisent quatre formats différents, cela donnent des machines beaucoup plus complexes, puisqu'elles font le travail de quatre machines différentes. Or pour cela, il a non seulement fallu rajouter des têtes sur le tambour, mais aussi un grand nombre de composants pour traiter l'information. Un technicien ne peut plus agir dessus, car un condensateur qui dans une ancienne machine pouvait avoir la largeur d'un stylo est aujourd'hui petit comme une tête d'épingle. Du point de vue de la fiabilité électronique, on a clairement régressé, et puis surtout les composants sont de moins bonne qualité.

Gérard Mathiot : Le gros de l'industrie Sony aujourd'hui c'est le jeu vidéo ; la Playstation. Les ventes principales de Sony ne sont plus réalisées avec le matériel de Broadcast. Étant donné qu'ils ont développé ça au préalable à une échelle plus importante pour le grand public, ils peuvent aujourd'hui vendre une carte que l'on trouve dans un lecteur multi-formats comme ceux que nous utilisons ici (Betacam, Betacam SP, Betacam numérique, IMX, SX) sans augmenter le prix de la machine. Les coûts en termes de recherche sont amortis depuis longtemps lorsqu'ils vendent ce lecteur Betacam. La logique qui domine actuellement est inverse à celle qui prévalait avant : on développe des choses pour le grand public, qu'on rentabilise facilement parce qu'ils sont vendu à grande échelle et ensuite on utilise cela dans du matériel professionnel.

 

PACKED : Y a-t-il une transmission en interne du savoir et de l'expérience technique acquise durant la réparation et la maintenance des équipements ?

Gérard Mathiot : Non, pas réellement. Les objectifs affichés de l'INA sont d'avoir terminé le transfert et la numérisation de toutes les bandes en 2015 et d'en avoir fini après ça avec les anciens formats et les connaissances techniques spécifiques qui vont avec. De plus, il est difficile de trouver actuellement des jeunes techniciens qui souhaitent apprendre et se spécialiser dans les vielles technologies comme les lecteurs 1 pouce ou U-matic. Les rares techniciens que nous avons eu ici en formation ont rapidement bifurqué vers des technologies plus modernes. Ceci est bien entendu lié à un désir personnel de leur part de connaître les technologies "de pointe" mais aussi de façon plus pragmatique parce qu'il sera plus facile pour eux de trouver un poste avec des connaissances dans des technologies modernes que dans des technologies obsolètes comme les magnétoscopes et les bandes analogiques. Le basculement vers le numérique a rendu la transmission de ce savoir très difficile, mais ce fut aussi le cas lors de l'arrivée de la vidéo pour les gens qui travaillaient alors avec le film.

À l'INA, il n'y a pas de stagiaire en maintenance, et les constructeurs eux non plus ne forment plus de techniciens. De plus, hormis certains "anciens" qui sont toujours capables d'effectuer les réparations et la maintenance nécessaire sur les anciennes machines, les techniciens du services de maintenance centrale de l'INA ont pour la plupart d'entre eux à s'occuper d'équipements plus modernes que les lecteurs 1 pouce ou U-matic. Il est clair que sans une volonté de mettre en place les conditions d'un passage de relais vers de nouveaux techniciens, une grande partie de ce savoir va se perdre.

 

PACKED : Michel Gouley, vous travaillez au service de maintenance centrale de l'INA, vous occupez-vous des même types d'équipements que les techniciens de "la clinique" ?

Michel Gouley : Plus ou moins oui. Je m'occupe surtout de la maintenance régulière qui suit un calendrier calqué sur la durée de fonctionnement de chaque machine. Ici je fais de la maintenance en amont des problèmes, alors qu'à la clinique ils travaillent en fonction des problèmes qu'ils rencontrent lors d'un transfert. La majorité des machines sont des lecteurs Betacam, Betacam SP, Betacam numérique, qui sont utilisés intensivement pour le transfert ou la numérisation dans les Flexicart24. Mais il m'arrive aussi d'avoir à effectuer une maintenance pour des lecteurs U-matic ou 1 pouce.

 

 Un robot Flexicart de Sony. (Photo : clubic.com)

 

PACKED : Pour l'entretien des lecteurs, qu'utilisez vous comme produit ?

Michel Gouley : J'utilise de la bombe Isonet pour nettoyer les composants, mais pas d'alcool isopropylique car cela dessèche les pièces de la mécanique et augmente le coefficient de frottement de la bande sur les pièces, et selon l'origine de la bande on risque d'avoir un risque de blocage mécanique. Mais pour les pièces en plastique et en caoutchouc, de l'alcool et des coton tiges.

 

PACKED : Quels sont les types de pannes que vous rencontrez le plus fréquemment ici au service de maintenance centrale ?

Michel Gouley : Il peut s'agir de têtes de lecture qui sont défectueuses ou de problèmes mécaniques, comme par exemple un moteur qui tombe en panne. Lorsque c'est le cas, on change tout simplement le moteur. Lorsque ce sont des cartes qui tombent en panne, je peux parfois les réparer, mais comme sur les machines récentes les circuits sont très fins, la plupart du temps je ne peux rien faire à part changer intégralement la carte. Il m'arrive de changer les condensateurs quand cela est possible et d'intervenir sur les circuits, mais de moins en moins à mesure que les circuits et les composants sont miniaturisés.

 

PACKED : Quand cela arrive, ce sont des pannes sur des équipement plus anciens donc ?

Michel Gouley : Oui, pour les anciennes machines. Par exemple nous avons des machines Betacam SP que nous avons achetées d'occasion et que je remet à neuf ici à la maintenance. Ce sont des machines que nous avons acheté 400 euros à des personnes qui voulaient s'en débarrasser, mais à l'origine, lorsqu'elles étaient neuves, elles valaient environ 30 000 euros. Là dessus, les cartes sont plus facilement réparables, car il s'agit de technologies datant du milieu des années 1980. Une rénovation de ce type demande souvent entre trois et quatre jours, et c'est quelque chose que je fais uniquement quand j'ai du temps de libre en dehors des opérations de maintenance et de réparation courantes.

 

PACKED : Quelles sont les opérations de maintenances et les réparations courantes ?

Michel Gouley : Cela dépend fortement de l'âge de la machine et de sa durée de fonctionnement. Une réparation courante pour un lecteur Betacam SP par exemple comprend le remplacement des têtes de lecture, du galet presseur, le remplacement du moteur de cabestan et les moteurs de bobines. Ensuite, la prochaine fois que le même lecteur reviendra à la maintenance pour l'entretien, je changerai les mêmes pièces, mais aussi d'autre pièces comme le moteur pour les têtes de lecture.

C'est particulièrement le cas pour les magnétoscopes Digital Betacam et Betacam SX qui sont dans des robots et qui fonctionnent nuits et jours, on n'attend pas que la machine ait un problème pour intervenir. On sait que certaines parties vont être défectueuses à partir d'un certain moment, soit par expérience, soit en suivant les recommandations du constructeur. C'est pourquoi je change les têtes sur les machines utilisées dans les Flexicart environ tous les deux ans ce qui représente environ 3000 heures de lecture.

 

PACKED : Donc la maintenance et le remplacement des pièces sont fait selon une estimation ? Il s'agit de maintenance préventive ?

Michel Gouley : Oui, et pour une raison simple qui est que si nous attendons que les machines tombent en panne, on prend le risque qu'une machine défectueuse endommage une bande, ce qui n'est pas envisageable. À l'INA, la valeur des contenus est bien supérieure au prix d'une pièce de rechange, quel que soit cette pièce. L'INA n'est pas un musée des équipements, toutes les machines ici ont une seule et même fonction, sauvegarder les contenus de la meilleure manière qui soit sans mettre en danger les supports sur lesquels ils sont enregistrés.

De plus, sur les machines numériques, il y a aussi un systèmes de compensation qui effectue des calculs pour corriger les erreurs. Par conséquent, on ne voit pas les défauts et les problèmes venir, d'un jour à l'autre on peut être sorti des limites du système de correction sans avoir été prévenu au préalable par des indices lors de la lecture. Sur les machines analogiques en revanche, on voit le problème apparaître puis empirer, et on peut le prévenir plus aisément.

 

PACKED : Comment faites vous pour trouver les pièces et composants de rechange ?

Michel Gouley : Il y a un centre européen SONY pour les pièces détachées qui se trouve en Belgique25 car on ne paye pas d'impôts sur le stock en Belgique. Cependant, on ne peut plus avoir de têtes pour des vielles machines comme les lecteurs U-matic. Il existe certaines entreprises en Angleterre et aux États-Unis surtout, qui rechapent des têtes ; Ils suffit souvent de leur envoyer les tambours et ils y remettent des têtes. Mais cela n'est pas une solution idéale, dans la mesure où le disque du tambour est souvent usé ou rayé et que ses caractéristiques ne seront plus vraiment optimales.

 

PACKED : Un tambour en métal est-il si fragile que ça ?

Michel Gouley : Le diamètre d'un tambour peut perdre entre 10 et 15-20 microns26, et cela suffit à modifier les réglages du lecteur. La bande à un effet de papier de verre partout où elle passe dans la mécanique du lecteur. Même si sur une pièce en métal il s'agit d'une usure infime, le frottement permanent de la bande suffit à avoir une incidence, car les côtes sont très précises. De plus, une pièce usée va aussi déformer la bande.

 

PACKED : Donc vous possédez un important stock de pièces de rechange ?

Michel Gouley : La plupart du temps, il me reste du stock mais j'ai aussi des épaves dans lesquelles je puise ce qui manque ; "je déshabille Pierre pour habiller Jacques" en somme. Pour les machines obsolètes, c'est comme ça que l'on procède, on puise dans les cadavres. Mais le problème se pose déjà pour les formats plus récents comme le Digital Betacam. Sony a décidé de ne plus produire de pièces de rechange pour ces équipements, ce qui est très embêtant car c'est le format d'archivage de référence de l'INA. Étant donné qu'ils ont arrêté la vente des machines il y a sept ans, ils sont légalement en droit d'arrêter de produire des pièces. Nous sommes donc déjà en train de penser au stock dont on va avoir besoin.

J'ai aussi un stock de composants électroniques qui sont rangés par code constructeur. Chaque composant correspond à un code sur la notice, et lorsqu'un circuit est en panne on trouve la pièce grâce à ce code. Personnellement, j'utilise un livre de référence fait par Sony qui donne tous les équivalents entre les différents composants. Ensuite je commande la pièce sur internet, parfois elle est disponible en Belgique et autrement, elle vient du Japon.

 

PACKED : Par quel biais trouvez-vous les machines plus anciennes ?

Michel Gouley : Des "brokeurs", des revendeurs de matériel de broadcasting, des chaines de télévision ou des sociétés de production. Les "brokeurs" ont des contacts dans le monde entier, ce qui nous évite d'avoir à chercher nous même par eBay ou d'autres moyens.

 

PACKED : Comment est géré le stock des machines, le suivi des réparations et la maintenance des machines ?

Michel Gouley : Nous avons une base de données qui contient tous les équipements de l'INA. Cela va de l'oscilloscope au magnétoscope, en passant par les moniteurs, les télécinémas, etc… À chaque fois que l'on réalise une intervention sur du matériel ou qu'un équipement vient à la maintenance centrale, cela est enregistré dans la base de données. Chaque machine a une référence et une sorte de carnet de santé avec les pièces qui ont été changées, les anomalies rencontrées quand il y en a eues, ainsi qu'un compteur pour savoir combien d'heures a tournées la machine.

 

PACKED : Est-ce l'INA qui a développée cette base de données ?

Michel Gouley : Non, pas celle que nous utilisons actuellement. En fait, depuis quelques semaines nous utilisons un système développé par la société éditrice de logiciel KIMOCE27 qui se trouve à Mulhouse, qui développe des applications de GMAO28 et qui a développé le logiciel DAGOBA29 en fonction des besoins de l'INA. DAGOBA est une base de données qui contient tous les équipements se trouvant à l'INA et pas uniquement les lecteurs vidéo. Avant cela, nous avions une base de données développée en interne sur Access30 avec une interface en Visual Basic31.

 

PACKED : Combien de lecteurs vidéo possédez-vous à l'INA ?

Michel Gouley : Si j'interroge la base de données maintenant, je vois que nous avons 1129 lecteurs pour différents types de formats allant du 1 pouce au Digital Betacam.

 

PACKED : Est-ce que les machines "épaves" sont aussi cataloguées dans la base de données ?

Michel Gouley : Oui, elles le sont, cependant elles sont considérées comme rebuts.

 

PACKED : Sur quel documentation vous appuyez-vous pour maintenir vos appareils, comment est-elle organisée ?

Michel Gouley : Notre base de travail pour la maintenance et la réparation sont les manuels fournis par les constructeurs. Nous possédons les manuels sous forme imprimée, et nous possédons aussi une application distribuée sur CD-Rom qui contient les documentations en versions électroniques. Chaque année nous nous abonnons au site Sony Assist32 qui permet de trouver des manuels. Sur ce site on trouve aussi répertoriées les anomalies les plus connues par machine et la manière d'y remédier. C'est une aide à la maintenance sans pour autant être une "recette" exacte, car ce n'est pas parce que vous rencontrez tel problème que l'origine va toujours être celle répertoriée sur le site.

 

PACKED : La documentation est-elle obtenue en même temps que les équipements ?

Michel Gouley : En fait la politique de l'INA n'est pas d'acheter la notice technique au moment de l'achat de l'équipement. La plupart du temps, on achète le manuel une fois qu'on en a besoin, c'est à dire quand l'équipement est en panne. Cela est en partie dû au changement de politique des constructeurs, qui auparavant fournissaient systématiquement une notice technique lors de la vente d'un appareil, alors qu'aujourd'hui, ils les font payer chacune environ 500 euros, ce qui par conséquent augmente le prix du matériel directement de 500 euros. Même le manuel de l'utilisateur n'est très souvent plus sous forme papier mais sous la forme d'un CD-Rom, ce qui permet bien évidemment aux constructeurs de réaliser encore plus d'économies.

 

PACKED : Avez-vous vos propre notes de maintenance ?

Michel Gouley : Oui, il arrive que je fasse certaines notes sur les documentations existantes, car un même problème peut revenir à deux ou trois ans d'intervalle. Souvent on constate qu'il s'agit d'un problème de conception de l'appareil et c'est la raison pour laquelle les problèmes sont souvent récurrents.

 

PACKED : Existent-ils des différences entre les différents constructeurs et/ou modèles lorsqu'il s'agit de conception des machines ?

Michel Gouley : Oui, par expérience, je dirais que les équipements Sony ont toujours eu une mécanique très simple et très robuste, ce sont celles sur lesquelles on rencontre le moins ce genre de problèmes. Un lecteur Betacam multiformats comme nous en utilisons pour la numérisation dans les Flexicart par exemple, est conçu avec un châssis en fonte d'aluminium moulé très solide. Ceci est important, car il ne faut pas que la chaleur générée par l'utilisation de la machine puisse déformer cette base à partir de laquelle les cotes sont établies. À l'inverse, les premiers magnétoscopes qui ont été fait en Europe étaient de véritables "usines à gaz" pourvues de mécaniques toujours compliquées. Cette supériorité est aussi très certainement dû au fait que Sony avait déjà au préalable acquis une expérience avec les magnétoscopes U-matic.

C'est la même chose pour les schémas, chaque constructeur à sa façon de structurer un schéma et de dessiner les composants. D'une marque à l'autre la logique est parfois très différente. Là encore, les schémas de Sony ou de Thomson sont généralement plus facilement utilisables que ceux de Panasonic par exemple, qui sont eux vraiment complexes à suivre et où le cheminement entre les différents composants ne se fait pas toujours aisément lors d'une réparation.

Gérard Mathiot : Cependant, et cette fois ci à la décharge des constructeurs, concernant les machines plus récentes, il faut noter que plus les machines sont complexes, plus les schémas électroniques sont complexes. À une époque, chaque carte avait une planche, car chaque carte avait une fonction. Aujourd'hui les cartes sont tellement multi-fonctions que les schémas sont obligatoirement découpés en plusieurs pages, ou alors les informations sont tellement petites qu'il devient difficiles de les déchiffrer. Lorsqu'un schéma fait jusqu'à sept pages, on peut avoir l'impression de jouer à un jeu de piste.

 

PACKED : Avez-vous aussi des problèmes avec les moniteurs ?

Gérard Mathiot : Non, pas vraiment. Le seul problème que nous ayons c'est l'évolution qui fait que les écrans plats remplacent les tubes cathodiques et que la qualité est véritablement différentes. Sinon les problèmes techniques sont rares. En dix ans les moniteurs ne connaissent pas de gros problèmes.

 

 Les différentes étapes de sauvegarde d'un contenu de sa numérisation et de sa communication. (Photo : clubic.com).

 

III. Numérisation, stockage et communication.

 

PACKED : Quand doit-être terminée la sauvegarde de toutes les archives vidéo ?

Gérard Mathiot : La fin de la sauvegarde et de la numérisation est prévu pour 2015, c'est à dire dans 5 ans.

 

PACKED : L'INA possède-t-elle aussi les archives des retransmissions quotidienne de la télévision ?

Gérard Mathiot : Oui, à une époque il y avait un parallèle antenne sur U-matic 3/4 déposé chaque jour à L'INA par les chaines de télévision. Cela fut ensuite remplacé par des parallèles antenne sur Betacam. Aujourd'hui, nous avons un système de captation en direct qui nous permet de numériser la retransmission instantanément et d'en faire un fichier.

 

PACKED : Vous avez parlé d'un site miroir33 où une copie des contenus numérisés seront conservés. Cela sera-t-il réalisé sur disque dur ou sur bandes LTO34?

Gérard Mathiot : Il y a encore beaucoup de discussion dans le monde de l'archivage sur cette question. Certes la technologie des disques durs nous permet aujourd'hui de stocker beaucoup plus d'information dans beaucoup moins d'espace et à des coûts toujours moins élevés. Or un autre argument tend lui à penser que nous avons une expérience dans les supports magnétiques que nous n'avons pas avec les supports de stockage comme les disques dur. De plus, un stockage sur bande LTO ne consomme de l'énergie que quand l'archive est sollicitée, alors qu'un disque dur lui consomme en permanence de l'électricité. Le fait que le service informatique ait participé aux décisions a fortement influencé le choix, car leur culture n'est pas ancré dans la bande mais dans le disque dur.

 

PACKED : Comment sont effectuer les contrôles de qualité ?

Gérard Mathiot : Le contrôle qualité est un maillon important de notre chaine. La numérisation vient après l'étape que l'on nomme préservation, c'est à dire le transfert vers un format plus pérenne, en l'occurrence le Digital Betacam. Un contrôle de qualité a donc lieu à l'issu des transferts sur Digital Betacam, afin de s'assurer que la bande Digital Betacam est de bonne qualité, mais aussi bien sûr que le transfert est de bonne qualité. On ne peut pas tout vérifier, donc nous effectuons des vérifications par "sondage" des transferts effectuez en interne ou externalisés, comme nous le faisons par exemples pour des transferts issus de télécinéma.

 

PACKED : Les contenus sont-ils restaurés si la qualité laisse à désiré ?

Gérard Mathiot : Dans l'immédiat de la sauvegarde, on ne cherche pas à restaurer les contenus, mais à les transférer tels quels en veillant simplement à ne pas ajouter de problèmes supplémentaires à ceux qui sont déjà présents. La sauvegarde est faite « en l'état » en réglant la machine au mieux. La restauration, si elle a lieu se fera dans le futur à la demande d'un client qui souhaite montrer une archive avec moins d'imperfections. Dans ce cas là, une participation financière du client est souvent sollicitée.

 

PACKED : Comment s'effectue la numérisation ?

Gérard Mathiot : D'abord, on vérifie le contenu de chacune des cassettes, non dans leur entièreté, mais simplement les moments particuliers, c'est à dire les premières et dernières images utiles. Toutes ces cassettes sont placées dans des robots, des Flexicart de SONY, qui sont à l'origine des robots de diffusion que nous utilisons ici en lecture pour la numérisation. Aujourd'hui ils ne sont plus fabriqués, c'est pourquoi nous en achetons dès que l'occasion se présente. On y met des cassettes de la famille Betacam, aussi bien des Betacam, que des Betacam numériques ou des Betacam SX. Ces cassettes, si elles ne viennent pas d'être fabriquées à la sauvegarde, sont des contenus qui étaient déjà sur un format Beta exploitable pour la numérisation. Le robot contient des lecteurs compatibles avec tous ces formats, qui sont capables de les différencier. Le bras du robot, après avoir lu le code barre de la cassette, va la mettre dans le lecteur en identifiant que c'est celle-ci qu'il faut prendre en premier. Lorsqu'une cassette est mise dans un lecteur, la lecture se fait en temps réel, si la cassette dure une heure alors le processus de numérisation dure par conséquent lui aussi une heure.

Les signaux vidéo et audio sont envoyés vers un encodeur35 qui est muni de deux cartes. Une carte va traiter le mpeg-1 et une carte le mpeg-2 et tout ça va dans la salle où on stocke toutes les informations sous forme de fichiers, soit actuellement environ 430 000 heures de télévisions et 230 000 heures de radio stockées sur LTO ou disque dur. Le travail se fait de manière semi-automatique une fois que les cassettes sont chargées dans les Flexicart, la numérisation s'effectue toute seule.

Et lorsqu'il y a une urgence, il suffit de changer la date dans le système de gestion informatique et indiquer au système qu'il fallait la bande pour hier, pour que celle-ci passe en priorité. Ce qui arrive de moins en moins dans la mesure où la plupart des archives qui sont le plus demandées sont d'ors et déjà numérisées. Pendant la journée, des techniciens contrôlent la qualité de lecture et de codage pendant la numérisation. Ensuite, le matin, lorsque les machines ont marché toute la nuit, les techniciens vérifient tous les fichiers un par un, mais pas dans leur intégralité, en effectuant ici aussi un sondage. On évite jamais à 100% les défauts, mais on réduits les risques au maximum.

 

PACKED : Dans quels formats les contenus sont-ils numérisés et stockés ?

Gérard Mathiot : Au moment de la numérisation deux types de fichiers sont créés, un fichier haute résolution MPEG-236 8MB et un fichier basse résolution MPEG-137. Le fichier basse résolution servira pour internet et le fichier haute résolution pour fournir l'archive au client qui désire l'utiliser.

 

PACKED : Sur quels supports ces fichiers sont-ils stockés ?

Gérard Mathiot : Tout cela est stocké sur bande LTO et sur disques durs. Au départ la décision prise était de stocker sur des bandes magnétiques informatiques SONY DTF38 , et c'est pourquoi on retrouve ici encore aujourd'hui des robots pour ce type de bandes. Or quelques années après que nous ayons choisi ce format, SONY a décidé de ne plus produire ce type de bande.

Actuellement, le MPEG-2 est stocké sur bande magnétique LTO depuis que le DTF n'existe plus. On stocke 108 heures de programmes avec la LTO3 et la LTO5 à laquelle on va passer – car nous ne sommes jamais passé à la LTO4 – pourra stocker 400 heures de programmes. L'avantage du LTO est que c'est un format ouvert, produit par plusieurs fabricants et que cela limite le risque d'être pieds et poings liés à un unique fournisseur comme ça a été le cas avec le format DTF de SONY.

Si la climatisation tourne en permanence ici, c'est parce qu'elle est là pour refroidir l'informatique. Quant à la maintenance du système de stockage c'est la société qui nous l'a vendu qui l'effectue.

 

 Bandes LTO. (Photo : clubic.com).

 

PACKED : Le bâtiment où sont stockées toutes ces données est-il sécurisé ?

Gérard Mathiot : Il y a des groupes électrogènes pour les disques durs et la climatisation. Un système de sécurité qui élimine grâce à des bombonnes de gaz l'oxygène du lieu en cas d'incendie. De plus, un nombre limité de personnes est autorisé à rentrer ici grâce à un lecteur d'empreintes digitales.

 

PACKED : Ces données devront êtres migrées elles aussi à un moment ou à un autre.

Gérard Mathiot : Oui, une fois que les bandes LTO auront beaucoup servi, on pourra décider de les recopier vers le format du moment. Or, contrairement au transfert de bandes à bandes vidéo originales, ce ne sera plus fait en temps réel, la procédure sera bien plus rapide.

 

PACKED : Comment sont fournies et communiquées toutes les archives aux clients ?

Gérard Mathiot : Après validation par la direction juridique, que l’INA possède les droits sur le programme à communiquer, la direction commerciale valide la commande, puis une copie de l'archive est faite et envoyée au client. Cette copie est effectuée à partir des séquences en MPEG-2 stockées sur les bandes LTO et lues par le robot. Plus le temps va passer plus nous aurons de livraison de fichiers et de moins en moins de livraisons de DVD ou de cassettes.

 

 La salle de stockage de données sur disques durs et bandes LTO. (Photo : clubic.com).

 

PACKED : En quel format cette copie est-elle envoyée ?

Gérard Mathiot : C’est au SNC que sont réalisées les copies sur cassettes Betacam numérique, Betacam SP, ou sur DVD. Depuis la section de communication d’urgence, on peut envoyer le programme directement au client sous forme de fichier sans support physique. À terme, lorsque tous nos clients seront équipés pour recevoir des fichiers, la production de cassettes et de DVD sera plus marginale.

 

PACKED : Lorsque les Betacam numériques seront toutes numérisées pour définitivement remplacer la bande par un fichier d'archivage, est-ce que ce sera dans un format de fichier non compressé39 ?

Gérard Mathiot : Actuellement le MPEG-2 réalisé à partir des cassettes Betacam numériques est un format compressé. Lorsque nous avons une restauration à effectuer, nous sommes obligé de repartir de la cassette Betacam numérique qui contient un maximum d’information. Une bonne restauration ne peut être effectuée que s'il y a assez d'informations, car les outils de restauration sont de plus en plus performants et nécessitent d’avoir le maximum de détails.

Nous menons actuellement une réflexion et une étude sur le format de préservation à adopter pour remplacer la cassette Betacam numérique, car elle aussi sera bientôt obsolète.

 

Notes:

 

 

 

  • 1. Le format vidéo 2 pouces quadruplex (aussi appelé 2" quad, ou simplement quad) était le premier format vidéo ayant un succès pratique et commercial. Il fut développé et mis sur le marché pour l'industrie de la télévision en 1956 par la société américaine Ampex.
  • 2. Le 1 pouce Type B est un format vidéo développé en 1976 par la Bosch Fernseh, une filière de Bosch en Allemagne. Sa bande d'une largeur de 1 pouce se trouvait sur une bobine. Il ne connut pas le succès de son concurrent direct le 1 pouce Type C.
  • 3. Le format 1 pouce de Type C est un format vidéo professionnel sur bobine qui fut co-développé et introduit par Ampex et Sony en 1976. Il remplaça le format qui dominait à l'époque à savoir le Quadruplex 2 pouces, du fait de sa plus petite taille et de la qualité vidéo légèrement supérieur des enregistreurs.
  • 4. L' U-matic d ¾ e pouce est un format vidéo analogique qui fut développé à la fin des années 1960 par Sony et qui consistait en une bande de ¾ de pouce à l'intérieur d'une cassette. Son successeur sera le format Betacam analogique.
  • 5. L'U-matic a engendré deux dérivés : le BVU (Broadcast Video Umatic) introduit en 1978 et le BVU Sp introduit en 1988. Ces dérivés avaient pour but d'améliorer la qualité de l'image.
  • 6. Le Betacam est un format d'enregistrement vidéo professionnel sur bande magnétique développé par Sony à partir de 1982 et lancé en 1983. Les cassettes, dont la bande fait 1/2 Pouce de large, comme le VHS existent en deux tailles : S et L qui sont de deux couleurs différentes. C'est le premier format analogique professionnel permettant d'enregistrer de manière séparée les signaux de luminance et de chrominance.
  • 7. Le Betacam SP (SP pour 'Superior Performance') augmente la définition horizontale du Betacam à 400 lignes et jusqu'à 700 lignes pour les versions les plus récentes, la bande passante ainsi que la qualité sonore avec un nombre de pistes audio qui passe de 2 à 4. Le Beta SP deviendra le standard pour la plupart des chaînes de télévision jusqu'à la fin des années 1990.
  • 8. Le télécinéma est le nom donné aux différentes techniques optiques et électroniques permettant de convertir un film (pellicule argentique) en source vidéo, pour la télédiffusion, l'enregistrement ou l'édition de supports vidéo (vidéocassette, DVD, Blu-ray, etc.). Il s'agit de transférer le contenu de chaque image et de convertir la cadence des images depuis la cadence cinématographique (24 images/seconde) vers la cadence des images de télévision. La technique utilisée dépend du standard de télévision auquel sont destinées les images ; on distingue deux techniques majeures : le 3:2 pulldown (parfois appelé 2:3 pulldown), utilisé en NTSC, et le 2:2 pulldown (ou PAL speed up), utilisé en PAL et en SECAM.
  • 9. Le Betamax est un format de cassette à bande vidéo de 1/2 pouce. C'est un format créé par Sony en 1975, destiné aux enregistrements de télévision domestiques.
  • 10. Le VHS, désigne une norme d’enregistrement de signaux vidéos sur bande magnétique de 1/2 pouce mis au point par JVC à la fin des années 1970. Sa diffusion grand public fut annoncée en 1976. Durant les années 1980 et 1990, le format VHS s’est imposé comme la norme de la vidéo grand public face à ses concurrents : le Betamax de Sony et le V2000 de Philips.
  • 11. RTI est une entreprise américaine qui vend entre autre chose des machines pour nettoyer et évaluer les bandes vidéo de différents formats comme le 1 pouce ou l'U-matic. Voir : https://rtico.com/professional-videotape-cleaners-and-evaluators/
  • 12. Il arrive que certaines particules magnétiques d'oxyde de fer de la bande vidéo se détachent.
  • 13. Le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), est le plus grand organisme public français de recherche scientifique.
  • 14. Un grand nombre de bandes vidéo sont victimes du Sticky Shed Syndrome, qui résulte de l'hydrolise du liant qui fixe les particules d'oxyde de fer sur le support plastique. (link to the IMAP guide).
  • 15. DOM-TOM : L'acronyme DOM-TOM signifie Département d'outre-mer - Territoire d'outre-mer et désigne l'ensemble des terres sous souveraineté française situées hors métropole telle la Guadeloupe, la Réunion ou encore Tahiti par exemple.
  • 16. Certaines moisissures présentes sur les bandes peuvent provoquer divers problèmes de santé, dont des infections au niveau pulmonaire, mais aussi des sinus ou encore des crises d'asthmes, etc.
  • 17. Un oscilloscope est un instrument de mesure destiné à visualiser un signal électrique, le plus souvent variable au cours du temps. Il est utilisé par de nombreux scientifiques afin de visualiser soit des tensions électriques, soit diverses autres grandeurs physiques préalablement transformées en tension au moyen d'un convertisseur adapté.
  • 18. La carte CD est la carte de Décodage Couleur. CD14 pour le PAL et CD15 pour le SECAM.
  • 19. La carte YD est la carte du Démodulateur de la Luminance. La luminance (notée Y) est la partie du signal vidéo correspondant à l'intensité lumineuse produite, soit le niveau entre le noir et le blanc.
  • 20. Appelé aussi "Résistance variable", et parfois Rhéostat, le potentiomètre peut être considéré comme une résistance dont on peut faire varier la valeur ohmique entre deux points, par simple action mécanique sur un axe rotatif ou rectiligne. Les potentiomètres sont abondamment utilisés en électronique, chaque fois que l'on tourne un bouton pour augmenter ou diminuer le son d'une radio, la luminosité d'un lampadaire, on manoeuvre un potentiomètre.
  • 21. Dans un lecteur vidéo ou audio, le cabestan est un dispositif destiné à entrainer la bande à une vitesse régulière standardisée. Cela est assuré par un galet presseur qui enserre la bande magnétique.
  • 22. Isonet est un nettoyant sec pour têtes magnétiques et optiques vendu par la société Jelt. Voir : http://www.itwpc.com/isonet-650-ml_p_123.html
  • 23. Le condensateur ou capacité électrique est un composant électrique ou électronique qui se comporte comme un accumulateur capable d'emmagasiner des charges électriques. Il est constitué de deux surfaces conductrices (armatures) séparées par un isolant (diélectrique) de faible épaisseur. Il est caractérisé par sa capacité électrique en farads (F). Il existe plusieurs types de condensateurs, polarisés, non polarisés, électrolityc, etc.
  • 24. Un Flexicart Sony, est un robots qu'il est possible de commander par informatique pour effectué des taches automatisées avec plusieurs lecteurs ou enregistreurs vidéo, telles l'enregistrement simultané sur plusieurs support d'un même signal ou la lecture de plusieurs bandes selon des critères prédéfinis et programmés.
  • 25. Ce centre de pièces détachées est situé à Zaventem en Belgique.
  • 26. Le micron est l'ancien nom du micromètre qui équivaut à 10-6 mètre soit 0,000 001 mètre ou encore 0,001 millimètre.
  • 27. Créé en 1991, KIMOCE est un éditeur français de logiciels de gestion. Voir : http://www.kimoce.com
  • 28. Un logiciel de GMAO (Gestion de la maintenance assistée par ordinateur) est une méthode de gestion destinée aux services de maintenance d'une entreprise afin de l'aider dans ses missions, il sert à la gestion de la maintenance préventive, prédictive, curative et réglementaire, des stocks, des achats et du personnel.
  • 29. DAGOBA est le nom choisit par l'INA pour son système de GMAO développé par KIMOCE.
  • 30. Lancée en 1992, Microsoft Access ou MS Access (officiellement Microsoft Office Access) est un système de gestion de base de données relationnelle édité par Microsoft. Il fait partie de la suite bureautique MS Office Pro.
  • 31. Visual Basic est un langage de programmation qui permet de créer des applications graphiques de façon simple. La première version de Visual Basic, VB 1.0 fut lancée en 1991. VBA,Visual Basic pour Applications, est une version de Visual Basic directement applicable aux logiciels Word, Excel, Access, ou tout autre programme utilisant VBA.
  • 32. Sony Assist est un logiciel édité par SONY à l'attention des techniciens, grâce auquel ils peuvent avoir accès aux manuels des équipements de la marque. Voir : http://sony-assist.software.informer.com
  • 33. En informatique, un miroir est une copie exacte d'un ensemble de données. Le site miroir est généralement physiquement éloigné des données copiées, afin d'assurer une sécurité de l'archivage plus importante. Le miroir d'un site web par exemple, sera la copie exact des données du site mais sur un serveur différent.
  • 34. Le LTO est l'acronyme de Linear Tape-Open, un format ouvert développé à la fin des années 1990 pour le stockage des données sur bandes magnétiques. Il est vite devenu un standard et le format le plus utilisé pour conserver des données. La dernière version est le LTO-5 arrivé en 2008 avec 1,5 To de capacité et un débit à 140 Mo/s. Le LTO-6 prévoit d'avoir une capacité de 3,2 To et un débit 270 Mo/s.
  • 35. Un encodeur audio/vidéo logiciel, aussi appelé codec, transforme les informations en données informatiques compressées.
  • 36. MPEG-2 est la norme de seconde génération (1994) du Moving Picture Experts Group qui fait suite à MPEG-1. MPEG-2 définit les aspects de compression de l’image et du son et le transport à travers des réseaux pour la télévision numérique. Ce format vidéo est utilisé pour les DVD et SVCD avec différentes résolutions d’image, et dans la télédiffusion numérique par satellite, câble, réseau de télécommunications ou hertzien.
  • 37. Le MPEG-1 est une norme de compression vidéo et audio définie par le standard ISO/IEC-11172, élaborée par le groupe MPEG en 1988. La norme MPEG-1 représente chaque image comme un ensemble de blocs 16 × 16. Elle permet d'obtenir une résolution de 352×240 pixels à 30 images par seconde en NTSC et de 352×288 pixels à 25 images par seconde en PAL/SECAM. Le MPEG-1 permet d'obtenir des débits de l'ordre de 1,2 Mbit/s.
  • 38. DTF pour Digital Tape Format est un format de bande pour le stockage de données développé par Sony. Il est constitué d'une cassette contenant une bande d' 1/2 pouce. Il y a eu deux version du DTF, le DTF-1 et le DTF-2, ainsi que deux tailles différentes de cassette, S et L. Sony a aujourd'hui complètement arrêté la production de ce format.
  • 39. La compression vidéo est une méthode de compression de données, qui consiste à réduire la quantité de données, en limitant au maximum l'impact sur la qualité visuelle de la vidéo. L'intérêt de la compression vidéo est de réduire les coûts de stockage et de transmission des fichiers vidéo. Si avec une compression lossless, aucune données n'est perdu, avec une compression avec perte (lossy), un risque de pertes d'information existe. Un format de video non-compressé conserve lui l'ensemble des bits du signal original.
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